Esthésie de la dénonciation. Albert Londres en Terre d’ébène - Université Paris-Panthéon-Assas Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Le Temps des médias. Revue d’histoire Année : 2016

Albert Londres in Terre d’ébène: An esthesis of denunciation

Esthésie de la dénonciation. Albert Londres en Terre d’ébène

Résumé

First printed in the French newspaper "Le Petit Parisien" from October 11 to November 11, 1928, then published in a book entitled "Terre d’ébène", Albert Londres’s report is a denunciation of colonialism. What we call an esthesis of denunciation is the presence of the author in his own text, which dedicated itself to opposing colonialism. First of all, we question how and why the presence of the author was necessary in Africa but also in his text, even if it is a mark of subjectivity that aims to testify to the violence of the French Empire. Secondly, according to the theory of Luc Boltanski, Yann Darré, and Marie-Ange Schiltz—La dénonciation—, we describe the pragmatic dimension of such denunciation and how it can be a success in the public sphere. Finally, we hypothesize that the anti-colonialist memory constructed around some famous authors and Albert Londres in particular conceals the colonial history and the violence of the words of the French Empire.
Publié tout d’abord dans "Le Petit Parisien" du 11 octobre au 11 novembre 1928, par épisodes, sous le titre "Quatre mois parmi nos noirs d’Afrique", puis récrit et imprimé aux éditions Albin Michel en 1929 sous la forme d’un livre intitulé "Terre d’ébène", le reportage d’Albert Londres est une dénonciation du colonialisme. Entre journalisme et littérature, entre témoignage et engagement politique, Albert Londres écrit ses phrases dans un style particulier que nous interrogeons autour d’une problématique que nous nommons l’esthésie de la dénonciation. Le style de la dénonciation est une présence partagée entre le temps de l’observation, le temps de l’interprétation par le langage et le temps de la reconfiguration du Texte par le lecteur. En observant deux dispositifs éditoriaux de la dénonciation du colonialisme avec André Gide et Albert Londres, nous questionnons l’efficacité de la dénonciation dans l’espace public. En nous interrogeant sur le succès d’Albert Londres comme figure héroïque du journaliste, nous observons comment la mémoire anticoloniale occulte l’histoire coloniale.
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hal-04060370 , version 1 (06-04-2023)

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Citer

Frédéric Lambert. Esthésie de la dénonciation. Albert Londres en Terre d’ébène. Le Temps des médias. Revue d’histoire, 2016, Afrique(s). Entre histoire et mémoires, 1 (26), pp.75-92. ⟨10.3917/tdm.026.0075⟩. ⟨hal-04060370⟩
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