Vingt ans après la publication du premier rapport du CSA sur la représentation de la diversité ethnoraciale à la télévision française, ces journées d’études, organisées avec la Maison des Sciences de l’Homme Paris-Nord, et qui ont obtenu le label du laboratoire d’excellence Industries culturelles et création artistique (ICCA), proposaient de dresser un bilan des évolutions des modes de représentation de la diversité ethnoraciale française autour de quatre axes de discussion. Le premier axe a consisté à interroger les stéréotypes de race à l’écran. Dans sa présentation, Sarah Lécossais est revenue sur la fabrication de stéréotypes et la dimension industrielle de leur production. Les entretiens qu’elle a menés auprès des scénaristes de séries télévisées montrent la dimension structurelle des obstacles auxquels sont confrontés ceux et celles qui veulent faire avancer la question des minorités, en particulier de la part des chaînes françaises. Du côté des comédiens et à partir de recherches sur le plateau de tournage d’une web-série LGBTQI+, Déborah Gay a préféré employer le terme de micro-résistances. Sa présentation interrogeait ainsi la manière dont les acteurs et actrices se battent pour défendre une vision moins stéréotypée de leur personnage que celle prévue initialement par la production, le réalisateur et/ou le scénariste. Cet échange a été éclairé par l’approche quantitative de Mathieu Arbogast, qui a permis de révéler la manière dont les personnages sont catégorisés dans les enquêtes du CSA sur la diversité à l’écran.