Cet article propose d’interroger les enjeux soulevés par la récupération et l’appropriation d’une production en ligne transnationale en marque de communication militante par (et pour) les actrices et acteurs féministes français. Il s’agit ici d’interroger dans ce cadre plusieurs productions communicationnelles, comme la (ré)émergence de tribunes d’expression contre les violences sexistes et sexuelles, l’appropriation ordinaire des pratiques et pensées féministes, ou encore, la co-construction en ligne et hors ligne d’actions politiques spécifiques. Sont donc ici envisagés les répertoires d’action féministes au prisme du hashtag #MeToo devenue marque (ou marqueur) féministe, entre octobre 2017 et janvier 2018, c’est-à-dire, entre les préparatifs de la journée internationale contre les violences faites aux femmes et la veille de la journée du 8 mars (deux dates centrales dans l’agenda féministe). Cette recherche s’articule autour de deux axes, entre « mise en perspective » du hashtag #MeToo en rappelant ses origines plurielles et mouvantes, et tentatives de réappropriations de ce hashtag par les différentes actrices et acteurs féministes. Pour cette recherche, une observation en ligne a été réalisée sur différents groupes et pages Facebook, mais aussi comptes Twitter – tous revendiqués MeToo et francophones. Une observation participante auprès des différentes productions hors ligne du hashtag MeToo a également été réalisée dans le même temps, entre participation aux AG et aux manifestations.