Dans son livre Sauver l’Université, publié en 1983, Laurent Schwartz écrivait : « L’Université reste mal connue du grand public “Les professeurs font leurs trois heures de cours et rien en dehors”. Voilà un cliché bien répandu. C’est parfois un peu vrai, mais on oublie le professeur qui prépare longuement ses cours et qui travaille dans son laboratoire, contribuant à placer la recherche scientifique française, seul point d’appui de notre technologie et de notre industrie à un bon rang dans le monde ». On sait qu’un an plus tard, on a exigé des professeurs qu’ils fassent 6 heures de cours. Mais le cliché négatif sur les professeurs d’université et leur quantité de travail demeure et il ressurgit lors de toute discussion sur le statut du professeur d’université, statut qui s’est considérablement dégradé depuis des décennies. Dans ce statut, il est crucial de savoir à quoi correspond ce métier d’universitaire, c’est-à-dire notamment quelles sont les obligations qui lui sont afférentes. Plus généralement, la question est essentiellement de savoir si le professeur d’université est ou doit être un « métier à temps plein ». En effet, il nous semble que si un universitaire peut cumuler des fonctions, il n’a qu’un seul métier. Cette précision sémantique laisse deviner quelle sera la teneur de la réponse apportée à cette interrogation initiale.