Marquée par l’émergence d’une temporalité spécifique pendant les différentes périodes de confinements, la pandémie de la Covid-19 n’est pas qu’une crise sanitaire et économique, elle entrelace des enjeux sociaux et symboliques. Lors de cette stase sociale, nos relations aux médias et nos expériences des formes de culture ont été reconfigurées d’inégale importance selon les secteurs. En effet, si la fréquentation dans les salles de cinéma a été nulle lors de la période du premier confinement, les abonnements à des SVOD ont, pour leur part, progressé, allant de pair avec une augmentation de la durée moyenne de visionnage, ainsi que de la part d’audience quotidienne de la télévision. Si le secteur de l’édition a été profondément touché, celui du jeu vidéo a vu sa pratique s’accroître, ainsi que ses publics du fait des confinements. Les perturbations affectant le champ de la culture ont eu des répercussions sur la configuration du secteur médiatique en recomposant les hiérarchies établies entre les médias traditionnels et numériques, avec d’un côté, une augmentation de la numérisation des pratiques culturelles et de l’autre, un retour à la télévision linéaire en termes d’écoute. D’un point de vue économique, le constat est plus négatif dans la mesure où les annonceurs ont plutôt déserté les antennes. Ce dossier s’attache donc au couple médias et culture, fortement lié par les circonstances. Les deux confinements de 2020 ont été propices à une multiplication des offres de contenus culturels par les médias traditionnels et les médias en ligne…