«Se repérer dans le monde du sens». Tel est le mot d’ordre que se donne le Grand Paris Sémiotique (RD-GPS), réseau doctoral francilien de sémiotique. Si le doute cartésien peut toujours nous guider, gageons donc que les sémioticiens et sémioticiennes puissent être là, sinon pour nous guider, du moins pour nous orienter, comme un Guide des égarés à l’usage du contemporain. Ce slogan, si on peut l’appeler ainsi, désigne une ambition portée par les paroles de Bernard Darras et Denis Bertrand qui se demandent: «Comment faire du sens avec ce qui nous échappe ? » Cette interrogation d’allure pour le moins aporétique, et les problématiques qui la sous-tendent, constituent le défi lancé par le GPS, à l’initiative du Colloque dont ce volume porte la trace. Ce défi prend l’allure d’un récit, celui d’un franchissement du Rubicon sous forme de transgression épistémique. Réunir les sémiotiques, conjuguer les approches structuralistes et pragmatistes, c’est aussi conjurer la partition parfois trop hermétique entre les sciences sociales, et au-delà, entre les sciences sociales et les sciences naturelles dont la distinction n’a plus beaucoup de sens depuis la découverte que les humains sont devenus une force géologique.