Le Temps des médias. Revue d’histoire est membre du collectif « Revues en luttes », créé en janvier 2020 pour lutter contre la loi de programmation de la recherche. À ce titre, elle est signataire d’une tribune publiée le 4 novembre dans Le Monde, qui s’élève contre l’instrumentalisation du meurtre atroce de Samuel Paty. Poursuivant une brèche ouverte par le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, une pétition fait en effet le lien entre cet assassinat et les travaux universitaires portant sur ce qu’elle appelle les « idéologies indigéniste, racialiste et “décoloniale” (transférées des campus nord-américains) » qui nourriraient « une haine des “Blancs” et de la France », appelant in fine à la mise en place de « mesures de détection des dérives islamistes » et à la création d’une « instance chargée de faire remonter directement les cas d’atteinte aux principes républicains et à la liberté académique ». Notre tribune souligne le paradoxe d’un appel à la censure au nom de la liberté académique et s’indigne de ces attaques contre les sciences sociales, l’Université et ses libertés académiques : « Il est consternant qu’à l’heure du deuil face à des attentats terroristes, à l’heure des rappels sur la liberté d’expression, des universitaires s’emparent d’assassinats abjects pour régler leurs comptes et accuser leurs collègues de complicité ». Dans le cadre de la mobilisation en cours, le comité de rédaction du Temps des médias a jugé pertinent de mettre à profit ses domaines d’expertise pour consacrer ses deux numéros de l’année 2020 aux relations entre médias et mobilisations sociales à l’époque contemporaine…